La Sincérité.

Ortie.
Ortie.

"croire c'est se tromper", c'est ce l'on m'a appris et c'est effectivement ce que j'ai pu voir sur le terrain de tous les jours. Les certitudes sont faites d'apprentissage et pourtant, même elles finissent par s'émousse puis par disparaître pour être remplaçées par d'autres. Alors qu'en est il de la sincérité véritablement, est ce là encore une dogmatique qui se verra remplacer par le temps qui passe?

La vie et ses évolutions ne trompent elles pas leur passé à chaque instant ?


En définitive, si la sincérité existe, elle ne peut être que ponctuelle, répétée à souhait mais ponctuelle tout de même puisque c'est une façon d'être et d'évoluer librement. Hors nous ne sommes pas vraiment libres sur le plan physique, assujettis à nos besoins naturellement. Nous appartenant au monde et le monde ne nous appartient pas. Si une seule personne oserai penser le contraire alors cette malheureuse créature n'existerait plus en tant qu'humain, enchaînée a ses croyances, pervertie, pensant être la sincérité pure alors qu'elle ne se placerai en aucun des contextes humainement acceptable. Soit un état de pureté dévoyée, contraire d'une sincérité toute normale.

Parce que c'est bien la un adjectif qui délimite bien la sincérité, elle est basiquement....normale. 

Il est curieusement et tout bizarrement obligé de penser, pour chacun d'entre nous, que cette fameuse sincérité ne peut exister que sur la terre et non dans les cieux où les passions. Parole de druide, les secrets d'en haut et les envolées d'en bas doivent finalement garder leur territoire différemment, nous conférant à nous simples humains ce devoir de sincérité entre le ciel et l'abîme donc.

Croire c'est se tromper, parce que chaque instant change, parce que les années ne se ressemblent jamais, parce que votre voisin que vous connaissiez si bien, est en fait un autre.


C'est difficile la sincérité, ne serais ce que parce que nous avons tous nos secrets, les gens qui vous diront le contraire se mentent à eux même. Se retenir où se lâcher dans une situation donnée, est une réaction non naturelle chez l'être trop éduqué, toute réaction humaine est tributaire d'une éducation, de mouvements intellectuels appris par cœur.

Et puis il y a une autre manière de voir la sincérité, où plutôt de ne pas la voir, de ne pas la calculer, elle ne peut être que spontanée. Alors là simplement oui, nous serions dans le vif du sujet, et pourtant, engoncés dans le carcan protecteur de nos acquis, cette fameuse spontanéité ne puis en aucuns cas persister. La seule manière de la garder, ce serait de retourner à l'état primaire, rentrer dans la forêt primordiale. Car seuls les animaux sont spontanés et il n'y a qu'eux qui puissent garder indéfiniment ce trésor qu'est la sincérité. Ils n'ont pas nos complications, notre construction psychique humanisée. Ils n'ont pas notre conception du monde et pas notre façon de penser entière, les animaux n'ont pas notre langue.

Et à ce propos d'ailleurs, il faut bien dire que cette fameuse sincérité est un état d'esprit qui se partage à travers des mots, mais que les mots seuls ne peuvent pas vraiment posséder. Il s'agit d'un pan de notre âme, quelque chose qui nous vient du fond des âges, des débuts de l'évolution. La sincérité est terrestre, d'animalité, vivante, sans concessions.


Sur les chemins de l'anima, la sincérité ne recule jamais, dans les bifurcations de l'intellect humain il faut sans cesse y penser, ne pas la perdre pour ne pas nous tromper.



À développer.